Origine du bourg et château

Une origine fort lointaine

On retrouve des traces de présence humaine très tôt, à la préhistoire et plus précisément au paléolithique (- 90 000). Les fouilles ont mis à jour des huttes et de nombreux outils, dont plus d’un millier à Frettes : pointes, racloirs, grattoirs… On a également retrouvé des ossements de mammouths, hyènes, rhinocéros, renards, ours, loups. 

Ext. du livre de J.C. Démard "Histoire de Champlitte et de sa Région".

Tumulus situé à Montarlot-lès-Champlitte, daté entre 600 et 450 avant J.C.

Époque romaine

Champlitte est une zone de passage, elle est située sur la voie romaine Langres-Besançon. On a signalé la trace de quelques villas le long de la rivière (présence de mosaïques, fibules …). On a également découvert la statue d’une femme, probablement une déesse.

Durant les trois premiers siècles, on pouvait noter une certaine animation commerciale et agricole : quelques trésors en témoignent, ainsi que de nombreuses monnaies dans la propriété du couvent des augustins et dans les alentours. D'ailleurs Champlitte possédait sans doute un atelier monétaire au début du VIIe : des pièces frappées portant un buste avec l'inscription « cantolimete » le laisse penser.


Moyen Âge

C’est au début du VIIe siècle qu’apparaissent les premiers éléments écrits sur l’histoire de Champlitte et sa région, marquée surtout aux Xe et XIe siècles par les seigneurs de Fouvent. Le village de Fouvent est par ailleurs cité dès 990 comme l'une des capitales de l'Attuyer (comté situé en terres bourguignonnes au Moyen Âge). C’est à cette époque que les premiers seigneurs de Champlitte connus construisent au sommet d’une colline un château fort autour duquel se regroupent peu à peu quelques habitations formant le village de Champlitte-le-Château. À cette époque, les familles puissantes s’installaient sur les hauteurs, bénéficiant ainsi de la protection du château.


Aux XIIe et XIIIe siècles, le paysage agricole de Champlitte et des environs commence à se dessiner. Le bourg prend de l'importance avec son château qui surplombe la vallée et devient prospère, notamment grâce à la culture de la vigne.

Au XVIe siècle, la ville s’entoure de murailles et de tours de défense dont il existe encore deux témoins visibles : la tour Charles Quint et la tour des Annonciades.

L'origine du nom de Champlitte proviendrait de campus litensis (camp des Lites au IIIe siècle) ou de campus limites (territoire frontalier). On en retrouve les premières mentions écrites dans la chronique de l'abbaye de Bèze.

Château et naissance du bourg

D'après les recherches d'Eric Affolter, André Bouvard et Jean-Claude Voisin, parues dans l'ouvrage "L'Atlas des villes de Franche-Comté", c'est au Moyen Âge que se développe le bourg. Il est difficile de trouver des traces d'une existence antérieure au XIIe siècle. Dans son ouvrage "Histoire de Champlitte et sa région", l'enfant du pays, Jean-Christophe Demard évoque "une chapelle à l'intérieur du château et un prêtre rattaché à celle-ci : Rodolphe (1150)". Toutefois le site de Champlitte est attesté dès 1255, en tant que bourg castral installé en rebord de plateau, sur un éperon rocheux. À cette époque, les seigneurs de Fouvent construisent alors un château fort à proximité immédiate du village de Champlitte-la-Ville. Bien plus ancien (gallo-romain), probablement de six siècles, il est situé plus bas, de l'autre côté de la rivière. Champlitte-la-Ville est mentionné au XIe siècle, ainsi que son église dédiée à saint Christophe, dans une charte de l’abbaye de Bèze. Paroissiale et prieurale, cette église conservera la desserte de la chapelle de Champlitte-le-Château jusqu’en 1439.

En contrebas du château fort coule le Salon, une petite rivière tranquille qui permet malgré tout de renforcer la protection du site. Tourné vers le nord et surplombant le paysage, le bâtiment embrasse un vaste horizon. Il est composé d'une partie résidentielle, le château à proprement parler, qui sera complètement modifié aux XVIe et XVIIe siècles et d'une basse-cour établie en arc de cercle autour de la chapelle Saint-Christophe, à l’origine de l’église paroissiale et collégiale fondée en 1439.

Au XIIIe siècle, le bourg se développe dans la vallée entre le château et le pont, au niveau de la rue du Bourg. Par la suite l'extension se poursuivra sur le plateau, derrière le château, en direction de l’ouest. Une vaste extension orthogonale, organisée par trois rues parallèles (secteur des rues du Bourg, des Prêtres et Jacquet) est antérieure au XVe siècle et c'est dans ce secteur de la ville que les vestiges des fortifications (XVIe siècle) sont les mieux conservés. Ainsi se forma le village de "Champlitte-le-Château".

Plan topographique de Champlitte vers 1660 par Claude Bonjour.

Dès le XIIIe siècle la famille de Vergy s'y installe pour y demeurer jusqu’au XVIIe siècle. C’est durant cette période que Champlitte connaît sa prospérité, notamment grâce à la culture de la vigne. Depuis le Moyen Âge, la ville s'entoure de murailles mais également de monastères, comme le couvent des augustins (fondé en 1399) dont il subsiste encore une partie du cloître. Antoine de Vergy a fondé en 1439 un chapitre collégial à Champlitte. La mort du dernier de Vergy marque la fin de l’âge d’or de Champlitte qui sera saccagée par les troupes françaises en 1636 et 1637.

Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, le château médiéval se voit adjoindre une façade Renaissance et de nombreuses maisons de caractères voient le jour. Les familles de Cusance, de Clermont d’Amboise et de Toulongeon succéderont aux Vergy. Malgré son importante activité commerciale -on dénombre alors près de 300 artisans et commerçants- et face à une concurrence principalement due au développement des transports fluviaux sur la Saône, la ville perd peu à peu de son importance, contraignant ainsi un certain nombre de ses habitants à émigrer, notamment au Mexique. Elle connait une nouvelle épreuve au XIXe siècle durant lequel des gelées successives et le phylloxera ruineront son vignoble.


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