Chapelle seigneuriale
Après la
construction du château quelques habitations se regroupent autour, ce qui donne
naissance à la ville de Champlitte, nommée à cette époque
Champlitte-le-Château. On ne tarde pas à construire dans les murs de la demeure
féodale une chapelle seigneuriale qui est placée sous la protection de saint
Christophe.
Cette
construction de style roman occupait une partie de l'église actuelle. Le
service religieux était assuré pour le seigneur et ses gens. Jusqu'au début du XIIe,
Champlitte-la-Ville était l'église mère de toute la région. Mais le besoin de
se défendre attire autour du manoir féodal un certain nombre d'habitants, et
les maisons ayant été construites dans l'enceinte des murailles, sous la
protection du château fort, il devient moins facile de quitter la place pour se
rendre à Champlitte-la-Ville. La chapelle Saint-Christophe fut alors ouverte à
la population qui l'environnait et servit d'église paroissiale aux habitants de
Champlitte-le-Château.
Église collégiale
À la fin du 14e
siècle, à la suite d'un vœu, Antoine de Vergy décide d'ériger une église
collégiale en sa ville de Champlitte, sous la protection de saint Christophe.
D'abord il restaure et agrandit l'ancienne chapelle du château qui sert
d'église paroissiale. Il ajoute une salle du chapitre et un clocher porté par
quatre piliers. Les fenêtres sont renouvelées avec des vitraux, le chœur et la
nef sont repeints. Désormais, l'église bénéficie d'une horloge solaire, de
cloches, d'orgues, d'un nouveau matériel liturgique, d'ornements et de riches
parements d'autel. L'inauguration et la bénédiction de cette nouvelle église
eut lieu le 10 novembre 1437. Deux ans plus tard, à la demande du seigneur de
Vergy, fut installé un collège de douze chanoines. C'est à cette époque que la place
de l'église prend sa forme actuelle. Pour loger les chanoines, Antoine de Vergy
leur fait don d'une maison avec cour et jardin. Puis il autorise le Chapitre à
acquérir des logements et des places à bâtir, le plus proche de l'église.
Antoine de Vergy, malade depuis longtemps, ne verra pas son vœu accompli. Il
meurt en 1439. Des funérailles exceptionnelles sont organisées. Dans son
testament, il a voulu être inhumé dans l'église collégiale, près des quatre
piliers de pierre qui soutiennent le clocher.
Années sombres et reconstruction
Au cours de la première moitié du XVIIe, l'église, comme tout Champlitte, connaît de nombreux pillages et incendies. Les dix cloches furent décrochées et les soldats s'emparèrent de tous les objets précieux en particulier la statue Notre-Dame de Champlitte. Malgré la pauvreté des habitants, l'église reçut quelques réparations urgentes, mais celles-ci furent insuffisantes et les bâtiments se dégradèrent au fil des années.
En 1780,
l'église tombe en ruines et est interdite au culte. Seul le chœur encore solide
reste ouvert aux chanoines. À la fin de la révolution, on songe encore à
reconstruire l'église. Le conseil municipal aborde régulièrement cette question
dès 1806 et dans les années suivantes. Une souscription est ouverte en 1815, et, en 1819, la
municipalité vote une somme complémentaire qui permet de concrétiser le projet.
Il décide de reconstruire une nouvelle église sur l'emplacement de l'ancienne
collégiale. Le clocher est conservé à la demande de la population qui le
considère comme le "seul bâtiment
ancien auquel se rattachent des souvenirs de famille".
La pose et la
bénédiction de la première pierre a lieu le 1er juin 1819 et c'est
finalement en 1825 que la nouvelle église est livrée au culte. Elle est
construite dans le style néoclassique avec le clocher "à l'impériale"
haut de 80 mètres, qui fera la fierté du bourg. C'est le plus haut du
département à l'époque.
Incendie
Mais dans la
nuit du 1er au 2 octobre 1888, vers 1 heure du matin, un terrible
incendie s'y déclare. Le clocher, en proie aux flammes, finira par s'écraser
sur la terrasse du château, entraînant la fonte des cloches, et sur une partie
de la toiture des bâtiments. On ne parviendra pas à désigner un responsable,
même si plusieurs hypothèses sont émises. La moins probable concerne l'imprudence
d'employés de l'église lors du rangement de cierges potentiellement mal
éteints. Une autre, plus vraisemblable, parle d'ouvriers chargés de réparer le
toit de l'église et qui ont travaillé la veille avec une bougie jusqu'à 7 h du
soir, à l'endroit précis où le feu aurait éclaté. Pour une raison inconnue, ils ne seront
pas interrogés par la gendarmerie.
Toujours est-il
que les caisses de la ville étaient vides et il fallait quand même rétablir la
couverture. En ce qui concerne le clocher, on se contenta provisoirement d'une
pyramide à base carrée sans grâce, promettant de refaire la toiture dès que
l'état des finances le permettrait. Ce qui n'est jamais arrivé… . L’église
Saint-Christophe est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2009.
2 commentaires:
Bonjour,
J'ai des photographies ainsi que des dessins de l'église incendiée signés A.Pernée qui était ce personnage ?
Pouvez-vous me renseigner ?
Cordialement,
Régis
Bonjour Monsieur,
Merci pour votre message.
Pouvez-vous écrire à ot.champlite(@)orange.fr (merci de retirer les parenthèses de l'adresse), ainsi vous pourrez échanger avec l'équipe au sujet de l'église.
Cordialement.
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